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Date de création : 16.01.2012
Dernière mise à jour : 07.08.2014
46 articles


MESSAGE DU MAGISTER

Démission du pape Benoit XVI

Publié le 11/02/2013 à 13:15 par eudistes-afrique Tags : vie moi monde dieu annonce
Démission du pape Benoit XVI

"Un coup de tonnerre dans un ciel serein" (Cardinal Sodano)!!!! Pourquoi? parce que le pape Benoit XVI a annoncé lundi 11 février qu’il démissionnera à compter du 28 février prochain, déclarant ne plus avoir "les forces" de diriger l’Église catholique en raison de son âge, 85 ans. Voici la version française de la déclaration du souverain pontif.

"Frères très chers,

Je vous ai convoqués à ce Consistoire non seulement pour les trois canonisations, mais également pour vous communiquer une décision de grande importance pour la vie de l’Eglise. Après avoir examiné ma conscience devant Dieu, à diverses reprises, je suis parvenu à la certitude que mes forces, en raison de l’avancement de mon âge, ne sont plus aptes à exercer adéquatement le ministère pétrinien. Je suis bien conscient que ce ministère, de par son essence spirituelle, doit être accompli non seulement par les œuvres et par la parole, mais aussi, et pas moins, par la souffrance et par la prière.

Cependant, dans le monde d’aujourd’hui, sujet à de rapides changements et agité par des questions de grande importance pour la vie de la foi, pour gouverner la barque de saint Pierre et annoncer l’Evangile, la vigueur du corps et de l’esprit est aussi nécessaire, vigueur qui, ces derniers mois, s’est amoindrie en moi d’une telle manière que je dois reconnaître mon incapacité à bien administrer le ministère qui m’a été confié.

C’est pourquoi, bien conscient de la gravité de cet acte, en pleine liberté, je déclare renoncer au ministère d’Evêque de Rome, Successeur de saint Pierre, qui m’a été confié par les mains des cardinaux le 19 avril 2005, de telle sorte que, à partir du 28 février 2013 à vingt heures, le Siège de Rome, le Siège de saint Pierre, sera vacant et le conclave pour l’élection du nouveau Souverain Pontife devra être convoqué par ceux à qui il appartient de le faire."

Source:

http://www.la-croix.com/Religion/Actualite/Le-pape-Benoit-XVI-demissionne-_NG_-2013-02-11-909779

MESSAGE DE SA SAINTETÉ BENOÎT XVI POUR LE CARÊME 2013

Publié le 11/02/2013 à 12:45 par eudistes-afrique Tags : vie moi monde bonne amour homme histoire roman message dieu amitié soi mort gratuit éléments aimer solidarité
MESSAGE DE SA SAINTETÉ BENOÎT XVI POUR LE CARÊME 2013


Croire dans la charité suscite la charité 
« Nous avons reconnu et nous avons cru que l'amour de Dieu est 
parmi nous »
(1Jn4, 16)

 

Chers frères et sœurs,

la célébration du Carême, dans le contexte de l'Année de la foi, nous offre une occasion précieuse pour méditer sur le rapport entre foi et charité: entre le fait de croire en Dieu, dans le Dieu de Jésus Christ, et l'amour qui est le fruit de l'action de l'Esprit Saint et qui nous guide sur un chemin de consécration à Dieu et aux autres.

1. La foi comme réponse à l'amour de Dieu.

Dans ma première encyclique, j’ai déjà offert certains éléments pour saisir le lien étroit entre ces deux vertus théologales, la foi et la charité. En partant de l'affirmation fondamentale de l'apôtre Jean: « Nous avons reconnu et nous avons cru que l'amour de Dieu est parmi nous » (1 Jn4, 16), je rappelais qu'« à l’origine du fait d’être chrétien, il n’y a pas une décision éthique ou une grande idée, mais la rencontre avec un événement, avec une Personne, qui donne à la vie un nouvel horizon et par là son orientation décisive... Comme Dieu nous a aimés le premier (cf. 1 Jn4, 10), l’amour n’est plus seulement « un commandement », mais il est la réponse au don de l'amour par lequel Dieu vient à notre rencontre » (Deus caritas est,n. 1). La foi constitue l'adhésion personnelle – qui inclut toutes nos facultés – à la révélation de l'amour gratuit et « passionné » que Dieu a pour nous et qui se manifeste pleinement en Jésus Christ ; la rencontre avec Dieu Amour qui interpelle non seulement le cœur, mais également l'esprit: « La reconnaissance du Dieu vivant est une route vers l’amour, et le oui de notre volonté à la sienne unit intelligence, volonté et sentiment dans l’acte totalisant de l’amour. Ce processus demeure cependant constamment en mouvement: l’amour n’est jamais "achevé" ni complet » (ibid., n. 17). De là découle pour tous les chrétiens, et en particulier, pour les « personnes engagées dans les services de charité », la nécessité de la foi, de la « rencontre avec Dieu dans le Christ, qui suscite en eux l’amour et qui ouvre leur esprit à l’autre, en sorte que leur amour du prochain ne soit plus imposé pour ainsi dire de l’extérieur, mais qu’il soit une conséquence découlant de leur foi qui devient agissante dans l’amour » (ibid.n. 31a). Le chrétien est une personne conquise par l'amour du Christ et donc, mû par cette amour – « caritas Christi urget nos »(2 Co5, 14) –, il est ouvert de façon concrète et profonde à l'amour pour le prochain (cf. ibid., n. 33). Cette attitude naît avant tout de la conscience d'être aimés, pardonnés, et même servis par le Seigneur, qui se penche pour laver les pieds des Apôtres et s'offre lui-même sur la croix pour attirer l'humanité dans l'amour de Dieu.

« La foi nous montre le Dieu qui a donné son Fils pour nous et suscite ainsi en nous la certitude victorieuse qu’est bien vraie l’affirmation: Dieu est Amour... La foi, qui prend conscience de l’amour de Dieu qui s’est révélé dans le cœur transpercé de Jésus sur la croix, suscite à son tour l’amour. Il est la lumière – en réalité l’unique – qui illumine sans cesse à nouveau un monde dans l’obscurité et qui nous donne le courage de vivre et d’agir » (ibid., n. 39). Tout cela nous fait comprendre que l'attitude principale qui distingue les chrétiens est précisément « l’amour fondé sur la foi et modelé par elle » (ibid., n. 7).

2. La charité comme vie dans la foi

Toute la vie chrétienne est une réponse à l’amour de Dieu. La première réponse est précisément la foi comme accueil, plein d’émerveillement et de gratitude, d’une initiative divine inouïe qui nous précède et nous interpelle. Et le « oui » de la foi marque le début d’une histoire lumineuse d’amitié avec le Seigneur, qui remplit et donne son sens plénier à toute notre existence. Mais Dieu ne se contente pas que nous accueillions son amour gratuit. Il ne se limite pas à nous aimer, mais il veut nous attirer à lui, nous transformer de manière profonde au point que nous puissions dire avec saint Paul: ce n’est plus moi qui vis, mais le Christ qui vit en moi (cf. Ga2, 20).

Quand nous laissons place à l’amour de Dieu, nous devenons semblables à lui, nous participons de sa charité même. Nous ouvrir à son amour signifie le laisser vivre en nous, et nous conduire à aimer avec lui, en lui et comme lui; ce n’est qu’alors que notre foi devient vraiment opérante par la charité (cf. Ga5, 6) et qu’il prend demeure en nous (cf. 1 Jn4, 12).

La foi, c’est connaître la vérité et y adhérer (cf. 1 Tm2, 4); la charité, c’est « cheminer » dans la vérité (cf. Ep4, 15). Avec la foi, on entre dans l’amitié avec le Seigneur; avec la charité, on vit et on cultive cette amitié (cf. Jn15, 14s). La foi nous fait accueillir le commandement du Seigneur et Maître; la charité nous donne la béatitude de le mettre en pratique (cf. Jn13, 13-17). Dans la foi, nous sommes engendrés comme fils de Dieu (cf. Jn1, 12s); la charité nous fait persévérer concrètement dans la filiation divine en apportant le fruit de l’Esprit Saint (cf. Ga5, 22). La foi nous fait reconnaître les dons que le Dieu bon et généreux nous confie; la charité les fait fructifier (cf. Mt25, 14-30).

3. Le lien indissoluble entre foi et charité

A la lumière de ce qui a été dit, il apparaît clairement que nous ne pouvons jamais séparer, voire opposer, foi et charité. Ces deux vertus théologales sont intimement liées et il est erroné de voir entre celles-ci une opposition ou une « dialectique ». En effet, d’un côté, l’attitude de celui qui place d’une manière aussi forte l’accent sur la priorité et le caractère décisif de la foi au point d’en sous-évaluer et de presque en mépriser les œuvres concrètes de la charité et de la réduire à un acte humanitaire générique, est limitante. Mais, de l’autre, il est tout aussi limitant de soutenir une suprématie exagérée de la charité et de son activité, en pensant que les œuvres remplacent la foi. Pour une vie spirituelle saine, il est nécessaire de fuir aussi bien le fidéisme que l’activisme moraliste.

L’existence chrétienne consiste en une ascension continue du mont de la rencontre avec Dieu pour ensuite redescendre, en portant l’amour et la force qui en dérivent, de manière à servir nos frères et sœurs avec le même amour que Dieu. Dans l’Ecriture Sainte nous voyons que le zèle des Apôtres pour l’annonce de l’Évangile que suscite la foi est étroitement lié à l’attention charitable du service envers les pauvres (cf. Ac6, 1-4). Dans l’Église, contemplation et action, symbolisées d’une certaine manière par les figures évangéliques des sœurs Marie et Marthe, doivent coexister et s’intégrer (cf. Lc10, 38-42). La priorité va toujours au rapport avec Dieu et le vrai partage évangélique doit s’enraciner dans la foi (cf. Catéchèse lors de l’Audience généraledu 25 avril 2012). Parfois, on tend en effet à circonscrire le terme de « charité » à la solidarité ou à la simple aide humanitaire. Il est important, en revanche, de rappeler que la plus grande œuvre de charité est justement l’évangélisation, c’est-à-dire le « service de la Parole ». Il n’y a pas d’action plus bénéfique, et donc charitable, envers le prochain que rompre le pain de la Parole de Dieu, le faire participer de la Bonne Nouvelle de l’Évangile, l’introduire dans la relation avec Dieu: l’évangélisation est la promotion la plus élevée et la plus complète de la personne humaine. Comme l’écrit le Serviteur de Dieu le Pape Paul VI dans l’Encyclique Populorum progressio, le premier et principal facteur de développement est l’annonce du Christ (cf. n. 16). C’est la vérité originelle de l’amour de Dieu pour nous, vécue et annoncée, qui ouvre notre existence à accueillir cet amour et rend possible le développement intégral de l’humanité et de tout homme (cf. Enc. Caritas in veritate, n. 8).

En somme, tout part de l’Amour et tend à l’Amour. L’amour gratuit de Dieu nous est communiqué à travers l’annonce de l’Évangile. Si nous l’accueillons avec foi, nous recevons ce premier et indispensable contact avec le divin en mesure de nous faire « aimer l’Amour », pour ensuite demeurer et croître dans cet Amour et le communiquer avec joie aux autres.

A propos du rapport entre foi et œuvres de charité, une expression de la Lettre de saint Paul aux Ephésiensrésume peut-être leur corrélation de la meilleure des manières : « C’est bien par la grâce que vous êtes sauvés, à cause de votre foi. Cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Cela ne vient pas de vos œuvres, il n’y a pas à en tirer orgueil. C’est Dieu qui nous a faits, il nous a créés en Jésus-Christ, pour que nos œuvres soient vraiment bonnes, conformes à la voie que Dieu a tracée pour nous et que nous devons suivre » (2, 8-10). On perçoit ici que toute l’initiative salvifique vient de Dieu, de sa Grâce, de son pardon accueilli dans la foi; mais cette initiative, loin de limiter notre liberté et notre responsabilité, les rend plutôt authentiques et les orientent vers les œuvres de charité. Celles-ci ne sont pas principalement le fruit de l’effort humain, dont tirer gloire, mais naissent de la foi elle-même, elles jaillissent de la Grâce que Dieu offre en abondance. Une foi sans œuvres est comme un arbre sans fruits: ces deux vertus s’impliquent réciproquement. Le Carême nous invite précisément, avec les indications traditionnelles pour la vie chrétienne, à alimenter la foi à travers une écoute plus attentive et prolongée de la Parole de Dieu et la participation aux Sacrements, et, dans le même temps, à croître dans la charité, dans l’amour de Dieu et envers le prochain, également à travers les indications concrètes du jeûne, de la pénitence et de l’aumône.

4. Priorité de la foi, primat de la charité

Comme tout don de Dieu, foi et charité reconduisent à l’action de l’unique et même Esprit Saint (cf.1 Co13), cet Esprit qui s’écrie en nous « Abbà ! Père » (Gal4, 6), et qui nous fait dire: « Jésus est Seigneur » (1 Co12, 3) et « Maranatha ! » (1 Co16, 22; Ap22, 20).

La foi, don et réponse, nous fait connaître la vérité du Christ comme Amour incarné et crucifié, adhésion pleine et parfaite à la volonté du Père et miséricorde divine infinie envers le prochain; la foi enracine dans le cœur et dans l’esprit la ferme conviction que précisément cet Amour est l’unique réalité victorieuse sur le mal et sur la mort. La foi nous invite a regarder vers l’avenir avec la vertu de l'espérance, dans l’attente confiante que la victoire de l’amour du Christ atteigne sa plénitude. De son côté, la charité nous fait entrer dans l’amour de Dieu manifesté dans le Christ, nous fait adhérer de manière personnelle et existentielle au don total de soi et sans réserve de Jésus au Père et à nos frères. En insufflant en nous la charité, l’Esprit Saint nous fait participer au don propre de Jésus: filial envers Dieu et fraternel envers chaque homme (cf. Rm5, 5).

La relation qui existe entre ces deux vertus est semblable à celle entre les deux sacrements fondamentaux de l'Église : le Baptême et l’Eucharistie. Le Baptême (sacramentum fidei) précède l'Eucharistie (sacramentum caritatis), mais il est orienté vers celle-ci, qui constitue la plénitude du cheminement chrétien. De manière analogue, la foi précède la charité, mais se révèle authentique seulement si elle est couronnée par celle-ci. Tout part de l’humble accueil de la foi (« se savoir aimé de Dieu »), mais doit arriver à la vérité de la charité (« savoir aimer Dieu et son prochain »), qui demeure pour toujours, comme accomplissement de toutes les vertus (cf. 1 Co13, 13).

Chers frères et sœurs, en ce temps de Carême, où nous nous préparons à célébrer l’événement de la Croix et de la Résurrection, dans lequel l'Amour de Dieu a racheté le monde et illuminé l’histoire, je vous souhaite à tous de vivre ce temps précieux en ravivant votre foi en Jésus Christ, pour entrer dans son parcours d’amour envers le Père et envers chaque frère et sœur que nous rencontrons dans notre vie. A cette fin j’élève ma prière à Dieu, tandis que j’invoque sur chacun et sur chaque communauté la Bénédiction du Seigneur!

Du Vatican, le 15 octobre 2012

 

BENEDICTUS PP. XVI

Source:

http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/messages/lent/documents/hf_ben-xvi_mes_20121015_lent-2013_fr.html


EXAMEN DE CONSCIENCE POUR LES PRETRES

Publié le 08/06/2012 à 01:26 par eudistes-afrique Tags : vie moi monde amour dieu pensées éléments livres

EXAMEN DE CONSCIENCE POUR LES PRETRES

Congrégation pour le Clergé

A l’occasion de la Journée de sanctification de prêtres, en la fête du Sacré-Cœur du Christ, le 15 juin prochain, la Congrégation pour le clergé publie cet « Examen de conscience pour les prêtres ».

Examen de conscience pour les prêtres

1. « Pour eux je me consacre moi-même, pour qu’ils soient eux aussi consacrés dans la vérité » (Jn 17,19)

Est-ce que j’envisage sérieusement la sainteté dans mon sacerdoce ? Suis je convaincu que la fécondité de mon ministère sacerdotal vient de Dieu et que, avec la grâce du Saint Esprit, je dois m’identifier au Christ et donner ma vie pour le salut du monde ?

2. « Ceci est mon corps » (Mt 26,26)

Le Saint Sacrifice de la Messe est-il le centre de ma vie intérieure ? Est-ce que je me prépare bien, est-ce que je célèbre avec dévotion et après, est-ce que je me recueille pour rendre grâce? La Messe constitue-t-elle le point de référence habituelle dans ma journée pour louer Dieu, le remercier de ses bienfaits, recourir à sa bienveillance et réparer pour mes péchés et pour ceux de tous les hommes ?

3. « Le zèle pour ta maison me dévore » (Jn 2,17)

Est-ce que je célèbre la Messe selon les rites et les règles établies, avec une motivation authentique, avec les livres liturgiques approuvés ? Suis-je attentif aux saintes espèces conservées dans le tabernacle, en les renouvelant périodiquement ? Quel est mon soin des vases sacrés ? Est-ce que je porte avec dignité tous les vêtements sacrés prescrits par l’Église, en tenant compte du fait que j’agis in persona Christi Capitis?

4. « Demeurez dans mon amour » (Jn 15,9)

Est-ce que je trouve de la joie à rester devant Jésus-Christ présent au Très Saint Sacrement, ou dans ma méditation et mon adoration silencieuse ? Suis-je fidèle à la visite quotidienne au Très Saint Sacrement ? Mon trésor est-il dans le Tabernacle ?

5. « Explique-nous la parabole » (Mt 13,36)

Est-ce que je fais tous les jours ma méditation avec attention, en cherchant à dépasser toute sorte de distraction qui me séparerait de Dieu, en cherchant la lumière du Seigneur que je sers? Est-ce que je médite assidûment la Sainte Écriture ? Est-ce que je récite avec attention mes prières habituelles ?

6. Il faut« prier sans cesse, sans se lasser» (Lc18,1)

Est-ce que je célèbre quotidiennement la Liturgie des Heures intégralement, dignement, attentivement et avec dévotion? Suis-je fidèle à mon engagement envers le Christ en cette dimension importante de mon ministère, en priant au nom de toute l’Église ?

7. « Viens et suis-moi » (Mt 19,21)

Notre Seigneur Jésus-Christ est-il le vrai amour de ma vie ? Est-ce que j’observe avec joie l’engagement de mon amour envers Dieu dans la continence du célibat ? Me suis-je arrêté consciemment sur des pensées, des désirs ou ai-je commis des actes impurs? ai-je tenu des conversations inconvenantes ? Me suis-je mis dans l’occasion prochaine de pécher contre la chasteté ? Ai-je gardé mon regard ? Ai-je été prudent dans la manière de traiter avec les diverses catégories de personnes ? Ma vie témoigne-t-elle, pour les fidèles, que la pureté est quelque chose de possible, de fécond et d’heureux ?

8. « Qui es-Tu ? » (Jn 1,20)

Dans ma conduite habituelle, est-ce que je trouve des éléments de faiblesse, de paresse, de lassitude ? Mes conversations sont-elles conformes au sens humain et surnaturel qu’un prêtre doit avoir ? Suis-je attentif à faire en sorte que dans ma vie ne s’introduisent pas des aspects superficiels ou frivoles ? Dans toutes mes actions suis-je cohérent avec ma condition de prêtre?

9. « Le Fils de l’homme n’a pas où poser la tête » (Mt 8,20)

Est-ce que j’aime la pauvreté chrétienne ? Est-ce que je repose mon cœur en Dieu et suis-je détaché, intérieurement, de tout le reste ? Suis-je disposé à renoncer, pour mieux servir Dieu, à mes commodités actuelles, à mes projets personnels, à mes affections légitimes? Est-ce que je possède des choses superflues, ai-je fait des frais inutiles ou est-ce que je me laisse prendre par l’anxiété des biens de consommation? Est-ce que je fais mon possible pour vivre les instants de repos et de congé en présence de Dieu, en me rappelant que je suis prêtre toujours et partout, même en ces instants?

10. « Tu as tenu cachées ces choses aux savants et aux intelligents et tu les as révélées aux petits » (Mt 11,25)

Y a-t-il dans ma vie des péchés d’orgueil : des difficultés intérieures, des susceptibilités, de l’irritation, de la résistance à pardonner, une tendance au découragement, etc.? Est-ce que je demande à Dieu la vertu de l’humilité ?

11. « Et aussitôt il en sortit du sang et de l’eau » (Jn 19,34)

Ai-je la conviction que, en agissant « dans la personne du Christ », je suis directement impliqué dans le Corps même du Christ, l’Église ? Puis-je dire sincèrement que j’aime l’Église et que je sers avec joie sa croissance, ses causes, chacun de ses membres, toute l’humanité ?

12. « Tu es Pierre » (Mt 16,18)

Nihil sine Episcopo – rien sans l’Évêque – disait Saint Ignace d’Antioche : ces paroles sont-elles à la base de mon ministère sacerdotal ? Ai-je reçu docilement des commandements, des conseils ou des corrections de mon Ordinaire ? Est-ce que je prie spécialement pour le Saint-Père, en pleine union avec ses enseignements et ses intentions ?

13. « Aimez-vous les uns les autres » (Jn 13,34)

Me suis-je comporté avec mes frères prêtres avec une charité empressée ou, au contraire, me suis-je désintéressé d’eux par égoïsme, apathie ou insouciance ? Ai-je critiqué mes frères dans le sacerdoce ? Ai-je été auprès de ceux qui souffrent physiquement ou moralement ? Est-ce que je vis la fraternité pour que personne ne soit seul ? Est-ce que je traite tous mes frères prêtres et aussi les fidèles laïcs avec la même charité et la même patience que le Christ ?

14. « Je suis le chemin, la vérité et la vie » (Jn 14,6)

Est-ce que je connais en profondeur les enseignements de l’Église ? Est ce que je les assimile et les transmets fidèlement ? Suis-je conscient du fait qu’enseigner ce qui ne correspond pas au Magistère, tant solennel qu’ordinaire, constitue un grave abus, qui comporte des dommages pour les âmes ?

15. « Va et dorénavant ne pèche plus » (Jn 8,11)

L’annonce de la Parole de Dieu conduit les fidèles aux sacrements. Est-ce que je me confesse régulièrement et fréquemment, conformément à mon état et aux choses saintes que je traite? Est-ce que je célèbre avec générosité le Sacrement de la Réconciliation ? Suis-je largement disponible à la direction spirituelle des fidèles en y dédiant un temps particulier ? Est-ce que je prépare avec soin la prédication et la catéchèse ? Est-ce que je prêche avec zèle et amour de Dieu ?

16. « Il appela à lui ceux qu’il voulut et ils vinrent à lui » (Mc 3,13)

Suis-je attentif à percevoir les germes de vocation au sacerdoce et à la vie consacrée ? Est-ce que je me préoccupe de répandre parmi tous les fidèles une plus grande conscience de l’appel universel à la sainteté ? Est-ce que je demande aux fidèles de prier pour les vocations et pour la sanctification du clergé ?

17. « Le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi mais pour servir » (Mt 20,28)

Ai-je cherché à me donner aux autres dans le quotidien, en servant évangéliquement ? Est-ce que je manifeste la charité du Seigneur même à travers les œuvres ? Vois-je dans la Croix la présence de Jésus-Christ et le triomphe de l’amour ? Est-ce que mon quotidien est caractérisé par l’esprit de service ? Est-ce que je considère que l’exercice de l’autorité liée à mon office est aussi une forme indispensable de service ?

18. « J’ai soif » (Jn 19,28)

Ai-je prié et me suis-je sacrifié vraiment et avec générosité pour les âmes que Dieu m’a confiées? Est-ce que j’accomplis mes devoirs pastoraux ? Ai-je de la sollicitude aussi pour les âmes des fidèles défunts ?

19. « Voici ton fils ! Voici ta mère ! » (Jn 19,26-27)

Fais-je recours, plein d’espérance, à la Sainte Vierge, la Mère des prêtres, pour aimer et faire aimer davantage son Fils Jésus ? Est-ce que je cultive la piété mariale ? Est-ce que je réserve un temps tous les jours pour le Saint Rosaire ? Est-ce que j’ai recours à Sa maternelle intercession dans la lutte contre le démon, la concupiscence et l’esprit du monde?

20. « Père, entre tes mains je remets mon esprit » (Lc 23.44)

Suis-je prompt pour assister et administrer les sacrements aux moribonds? Est-ce que je considère dans ma méditation personnelle, dans ma catéchèse et ma prédication ordinaire la doctrine de l’Église sur les fins dernières? Est-ce que je demande la grâce de la persévérance finale et invite les fidèles à en faire autant ? Est-ce que j’offre fréquemment, et avec dévotion, les suffrages pour les âmes des défunts ?

 

ROME, jeudi 26 avril 2012 (ZENIT.org)

LETTRE AUX PRETRES DU MONDE, FETE DU SACRE-COEUR

Publié le 08/06/2012 à 01:21 par eudistes-afrique Tags : vie monde amour homme coeur heureux création dieu nature annonce travail cadre texte anniversaire coeurs fete citation

Par le cardinal Mauro Piacenza

« Le monde d'aujourd'hui, avec ses déchirures toujours plus douloureuses et préoccupantes, a besoin de Dieu-Trinité, et la tâche de l'Église est de l'annoncer », rappelle le cardinal Piacenza dans sa Lettre aux prêtres.

Pour la fête du Sacré-Coeur du Christ, le 15 juin, qui est aussi la Journée mondiale pour la sanctification des prêtres, le cardinal Mauro Piacenza, préfet de la Congrégation pour le clergé et le secrétaire, Mgr Celso Morga Iruzubieta, adressent cette lettre aux prêtres du monde.

« L'Église, pour s'acquitter de cette tâche, doit rester indissolublement enlacée avec le Christ, et ne jamais se laisser séparer de lui : elle a besoin de Saints qui habitent « dans le coeur de Jésus » et qui soient des témoins heureux de l'Amour Trinitaire de Dieu. Et les Prêtres, pour servir l'Église et le Monde, ont besoin d'être Saints ! », insiste la lettre qui donne aussi des indications pour préparer l’Année de la foi.

Nous publions ci-dessous la Lettre, des indications bibliographiques, la prière de Sœur Faustine pour l’Eglise et les prêtres, et « l’examen de conscience » des prêtres publié par la Congrégation romaine.

LETTRE AUX PRÊTRES

Chers Prêtres,

en la prochaine solennité du Sacré-Coeur de Jésus (le 15 juin 2012), nous célébrerons comme d'habitude la « Journée mondiale de prière pour la sanctification du Clergé ».

L'expression de l’Ecriture : « Car la volonté de Dieu, c’est votre sanctification ! » (1Th4,3), s’adresse à tous les chrétiens, mais elle nous concerne particulièrement nous les prêtres, qui avons accueilli non seulement l'invitation à « nous sanctifier », mais aussi celle à devenir des « ministres de sanctification » pour nos frères.

Cette « volonté de Dieu », dans notre cas, s’est en quelque sorte redoublée et multipliée à l'infini, nous pouvons et nous devons lui obéir en chaque action ministérielle que nous accomplissons.

Tel est notre magnifique destin : nous ne pouvons pas nous sanctifier sans travailler à la sainteté de nos frères, et nous ne pouvons pas travailler à la sainteté de nos frères sans avoir d'abord travaillé et sans travailler encore à notre propre sainteté.

En introduisant l'Église dans le nouveau millénaire, le Bienheureux Jean-Paul II nous rappelait la normalité de cet « idéal de perfection », qui doit être proposé dès le début à tout le monde : « Demander à un catéchumène : ‘Voulez-vous recevoir le Baptême ?’ signifie lui demander en même temps : ‘Voulez-vous devenir saint ?’ »[1].

Certes, le jour de notre Ordination Sacerdotale, cette même question baptismale a résonné de nouveau en notre coeur, en demandant toujours notre réponse personnelle ; mais elle nous a été aussi confiée, pour que nous sachions l'adresser à nos fidèles, en en gardant la beauté et la valeur.

Cette persuasion n'est pas contredite par la conscience de nos défaillances personnelles, ni même pas les fautes de certains qui ont parfois déshonoré le sacerdoce aux yeux du monde.

À dix ans de distance - en considérant l’aggravation ultérieure des nouvelles diffuses - nous devons faire résonner encore dans notre coeur, avec plus de force et d’urgence, les paroles que Jean-Paul II nous a adressées le Jeudi Saint 2002 :

« A cet instant en outre, en tant que prêtres, nous sommes personnellement ébranlés en profondeur par les péchés de certains de nos frères qui ont trahi la grâce reçue avec l'Ordination, en cédant jusqu’aux pires manifestations du mysterium iniquitatis à l’œuvre dans le monde. C’est ainsi que surgissent de graves scandales, avec la conséquence de jeter une lourde ombre de suspect sur tous les autres prêtres méritants, qui accomplissent leur ministère avec honnêteté et cohérence, et parfois avec une charité héroïque. Pendant que l'Église exprime sa sollicitude pour les victimes et s’efforce de répondre selon la vérité et la justice à chaque situation pénible, nous tous - conscients de la humaine faiblesse, mais confiants en la puissance de guérison de la grâce divine – nous sommes appelés à embrasser le « mysterium Crucis » et à nous engager plus avant dans la recherche de la sainteté. Nous devons prier Dieu pour que dans sa providence, il suscite dans les coeurs une généreuse relance des idéaux de totale donation au Christ qui sont à la de base du ministère sacerdotal » [2].

Comme ministres de la miséricorde de Dieu, nous savons donc que la recherche de la sainteté peut toujours reprendre, à partir du repentir et du pardon. Mais comme prêtres, nous ressentons aussi le besoin de le demander au nom de tous les prêtres et pour tous les prêtres [3].

Notre confiance est ultérieurement renforcée par l'invitation que l'Église même nous adresse : franchir de nouveau la Porta fidei, en accompagnant tous nos fidèles.

Nous savons que c’est le titre de la Lettre Apostolique par laquelle le Saint Père Benoît XVI a convoqué l'Année de la Foi à partir du 12 octobre prochain.

Une réflexion sur les circonstances de cette invitation peut nous aider.

Elle se situe dans le cadre du cinquantième anniversaire de l'ouverture du Concile Oecuménique Vatican II (11 octobre 1962), et du vingtième anniversaire de la publication du Catéchisme de l'Eglise Catholique (11 octobre 1992). En outre, pour le mois d'octobre 2012, a été convoquée l'Assemblée Générale du Synode des Évêques, sur le thème de La nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne.

Il nous sera donc demandé de travailler en profondeur chacun de ces « chapitres » :

- le Concile Vatican II, pour qu’il soit à nouveau accueilli comme « la grande grâce dontl'Églisea bénéficié au XXe siècle » : « Une boussole sûre pour nous orienter dans le chemin du siècle qui s'ouvre », « une grande force pour le renouvellement toujours nécessaire de l'Église » [4] ;

- le Catéchisme de l'Eglise Catholique, pour qu’il soit vraiment accueilli et utilisé « comme un instrument valide et légitime au service de la communion ecclésiale et comme une norme sûre pour l'enseignement de la foi » [5] ;

- la préparation du prochain Synode des Évêques, pour qu’il soit vraiment « une occasion propice d’introduire tout l’ensemble de l’Eglise à un temps particulier de réflexion et de redécouverte de la foi » [6].

Pour l'instant - comme introduction à tout ce travail - nous pouvons brièvement méditer cette indication du Pontife, vers laquelle tout converge :

« C’est l'amour du Christ qui comble nos coeurs et nous pousse à évangéliser. Aujourd'hui comme autrefois, il nous envoie sur les routes du monde pour proclamer son Évangile à tous les peuples de la terre (cfr. Mt 28,19). Par son amour, Jésus-Christ attire à lui les hommes de chaque génération : à chaque époque Il convoque l'Église en lui confiant l'annonce de l'Évangile, avec un mandat qui est toujours nouveau. C’est pourquoi de nos jours également il faut un engagement ecclésial plus convaincu en faveur d'une nouvelle évangélisation, pour redécouvrir la joie de croire et retrouver l'enthousiasme dans la communication de la foi ». [7]

« Tous les hommes de chaque génération », « tous les peuples de la terre », « nouvelle évangélisation » : devant cet horizon tellement universel, c’est surtout nous les prêtres qui devons nous demander comment et où ces affirmations peuvent se relier et prendre de la consistance.

Nous pouvons alors commencer en rappelant comment déjà le Catéchisme de l'Eglise Catholique s'ouvre en embrassant un horizon universel, reconnaissant que « L'homme est ‘capable’ de Dieu » [8] ; mais il l'a fait en choisissant - comme première citation - ce texte du Concile Oecuménique Vatican II :

« La raison la plus haute (« eximia ratio ») de la dignité humaine consiste dans la vocation de l'homme à la communion avec Dieu. L'homme est invité au colloque avec Dieu dès son origine : car il n'existe que parce que, créé par Dieu à partir de Son amour (« ex amore »), c’est toujours du sein de l’amour (« ex amore ») qu’il est conservé ; et il ne vit pleinement selon la vérité que s'il reconnaît librement cet amour et s’abandonne à son Créateur. Pourtant, beaucoup de nos contemporains ne perçoivent pas du tout, ou même rejettent explicitement cette conjonction intime et vitale avec Dieu » (« hanc intimam ac vitalem coniunctionem cum Deo ») [9].

Comment oublier qu’avec un tel texte - dans la richesse même des formulations choisies - les Pères conciliaires entendaient s'adresser directement aux athées, en affirmant l'immense dignité de la vocation dont ils s’étaient éloignés déjà en tant qu'hommes ? Et ils le faisaient avec les mêmes paroles qui servent à décrire l'expérience chrétienne, au sommet de son intensité mystique !

La Lettre Apostolique Porta Fidei commence elle aussi en affirmant que cette expérience « introduit à la vie de communion avec Dieu », ce qui signifie qu'elle nous permet de nous plonger directement dans le mystère central de la foi que nous devons professer : « Professer la foi en la Trinité - Père, Fils et Esprit Saint - équivaut à croire en un seul Dieu qui est Amour » (Ivi. n. 1).

Tout ceci doit résonner particulièrement dans notre coeur et dans notre intelligence, pour nous rendre conscients de ce qui est aujourd'hui le plus grand drame de notre époque.

Les nations déjà christianisées ne sont plus tentées de céder à un athéisme générique (comme dans le passé), mais elles risquent d'être victimes de cet athéisme particulier qui provient de l’oubli de la beauté et de la chaleur de la Révélation Trinitaire.

Aujourd'hui ce sont surtout les prêtres, dans leur adoration quotidienne et leur ministère quotidien, qui doivent tout reconduire à la Communion Trinitaire : ce n’est qu’à partir d'elle et en se plongeant en elle que les fidèles peuvent découvrir vraiment le visage du Fils de Dieu et sa contemporanéité, et qu’ils peuvent vraiment rejoindre le coeur de chaque homme et la patrie à laquelle tous sont appelés. Ainsi seulement, les prêtres que nous sommes peuvent proposer de nouveau aux hommes d'aujourd'hui la dignité d'être une personne, le sens des relations humaines et de la vie sociale, et le but de toute la création.

« Croire en un seul Dieu qui est Amour » : aucune nouvelle évangélisation ne sera vraiment possible si nous chrétiens ne sommes pas en mesure d'étonner et d’émouvoir à nouveau le monde, par l'annonce de la Nature d'Amour de notre Dieu, dans les Trois Personnes Divines qui l'expriment et qui nous impliquent dans leur propre vie.

Le monde d'aujourd'hui, avec ses déchirures toujours plus douloureuses et préoccupantes, a besoin de Dieu-Trinité, et la tâche de l'Église est de l'annoncer.

L'Église, pour s'acquitter de cette tâche, doit rester indissolublement enlacée avec le Christ, et ne jamais se laisser séparer de lui : elle a besoin de Saints qui habitent « dans le coeur de Jésus » et qui soient des témoins heureux de l'Amour Trinitaire de Dieu.

Et les Prêtres, pour servir l'Église et le Monde, ont besoin d'être Saints !

Du Vatican, le 26 Mars 2012

Solennité de l'Annonciation de la Très Sainte Vierge Marie

Mauro Card. Piacenza

Préfet

X Celso Morga Iruzubieta

Archev. tit. d’Alba Maritime

Secrétaire

 

ROME, jeudi 26 avril 2012 (ZENIT.org) –

LECTURES et TEXTES

pour d’éventuels approfondissements ou célébrations

LECTURES BIBLIQUES

De l'Evangile de Jean, 15, 14-17

De l'Evangile de Luc, 22, 14 - 27

De l'Evangile de Jean, 20, 19 - 23

De la Lettre aux Hébreux, 5, 1 - 10

LECTURES PATRISTIQUES

S. Jean Chrysostome, Le sacerdoce, III, 4-5 ; 6.

Origène, Homélies sur le Lévitique, 7, 5.

LECTURES DU MAGISTÈRE

Gaudium et Spes, n. 19 et Catéchisme de l'Eglise Catholique, n. 27.

Jean-Paul II, Lettre aux Prêtres pour le Jeudi Saint, 2001.

Benoît XVI, Homélie du Jeudi Saint, 13 avril 2006.

LECTURES d'ÉCRITS des SAINTS

Saint Grégoire le Grand, Dialogues, 4, 59.

Sainte Catherine de Sienne, Le Dialogue de la divine Providence, c. 116 ; cfr. Ps 104, 15.

Sainte Thérèse de Lisieux, Ms A 56r ; LT 108 ; LT 122 ; LT 101 ; Pr n. 8.

Bienheureux Charles de Foucauld, Ecrits Spirituels, pp. 69-70.

Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix (Edith Stein), WS, 23.

[1] Lettre Apostolique Novo millennio ineunte, n. 31.

[2] Jean-Paul II, Lettre aux prêtres pour le jeudi saintde l'année 2002

[3] Congrégation pour le Clergé, Le prêtre ministre de la Miséricorde Divine. Subside pour Confesseurs et Directeurs spirituels, 9 Mars 2011, 14-18 ; 74-76 ; 110-116 (Le prêtre comme pénitent et disciple spirituel).

[4] Cfr Porta fidei,n.5.

[5] Cfr. Ivi, n. 11.

[6] Ivi,n. 5.

[7] Ivi,n. 7.

[8] Première section. Chapitre I.

[9] Gaudium et Spes, n. 19 ; cfr. Catéchisme de l'Eglise Catholique n. 27.

MESSAGE DE SOLIDARITÉ DU SCEAM

Publié le 21/05/2012 à 14:23 par eudistes-afrique Tags : bonne vie monde création dieu mode message société livre afrique togo

MESSAGE DE SOLIDARITÉ DU SCEAM

ADRESSÉ A SON EXCELLENCE, DR. THOMAS BONI YAYI, PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DU BÉNIN ET PRÉSIDENT DE L’UNION AFRICAINE,

Cotonou-Benin, Jeudi,10 Mai 2012

‘Heureux ceux qui procurent la paix, car ils seront appelés fils de Dieu.’(Matthieu 5:9)

Introduction

Votre Excellence Dr THOMAS BONI YAYI, Président de la République du Bénin et Président de l’Union Africaine (UA).

Nous vous apportons les salutations chaleureuses de l’Église en Afrique au nom du Président du Symposium des Conférences Episcopales d’Afrique et de Madagascar (SCEAM), Son Éminence Polycarp Cardinal PENGO, Archevêque de Dar es Salam, TANZANIE.

Nous sommes ici aujourd’hui pour vous féliciter à l’occasion de votre élection comme nouveau Président de l’Union Africaine et aussi pour vous exprimer, Excellence, notre gratitude et notre reconnaissance pour votre soutien total à la visite couronnée de succès du Saint Père Le Pape Benoît XVI, à l’occasion de la remise officielle de l’Exhortation Apostolique Post-Synodale: Africae Munus au Bénin en novembre dernier. Nous voulons aussi vous remercier au nom du SCEAM et de l’Eglise locale au Benin pour avoir trouvé du temps, en dépit de votre programme très chargé, pour nous recevoir.

I- La Mission du SCEAM

1- La mission du SCEAM est “de promouvoir le rôle de l’Eglise comme un signe et instrument de salut, et d’édification de l’Église comme Famille de Dieu en Afrique”, afin de préserver et promouvoir la communion, la collaboration et l’action commune parmi toutes les Conférences Épiscopales d’Afrique et des Iles. Ainsi, le Symposium, à travers les Conférences Épiscopales, promeut: la Propagation de la foi, le Développement Humain, l’Œcuménisme, la Formation et la Consultation.

2- Le SCEAM est convaincu que toute personne, y compris l’Église, a une responsabilité à contribuer au Bien Commun de tous les membres de la société. Comme le Pape Jean Paul II l’a souligné, l’Église "en tant qu’entité organisée au sein de la communauté et la nation, l’Église a à la fois le droit et le devoir de participer pleinement à la construction d’une société juste et paisible avec tous les moyens à sa disposition"[1] De plus, l’Église s’identifie au peuple au point que, “les joies et les espoirs, les peines et les anxiétés des hommes de cet âge, surtout ceux qui sont pauvres ou de quelque manière affligés, sont les joies et les espoirs, les peines et anxiétés des disciples du Christ"[2].

3- Au cours des cinquante dernières années, l’Église Catholique a été le témoin des joies et des peines d’une Afrique en marche. Dans la réalisation de sa mission prophétique, elle a souvent pris de braves initiatives pour protéger la dignité donnée par Dieu et le développement intégral de tout le peuple sur le continent, et en faveur de la réconciliation, de la justice et de la paix.

4- L’intervention du SCEAM est en droite ligne avec la mission de l’Église en Afrique qui est appelée à être “le sel de la terre”et “la lumière du monde”[3]. A la suite des prophètes et des apôtres, l’Église à été envoyée dans le monde pour propager le bien commun, dont la bonne gouvernance fait partie intégrante. La vision du SCEAM est de voir les Africains atteindre la valeur de l’Evangile de “la vie en abondance” au nom de sa mission prophétique dans la fidélité à notre Seigneur Jésus Christ qui déclare: "Je suis venu afin qu’ils aient la vie et qu’ils l’aient en abondance" (Jean 10 : 10b).

5- L’Église à été au cœur de tous les efforts pour une meilleure gouvernance sur notre continent. Dans plusieurs pays, durant la délicate période de transition démocratique dans les années 90, l’Église a joué un rôle clairement visible. Cinq sur huit des Conférences Nationales de Transition qui étaient organisées au cours de cette période étaient présidées par des Evêques Catholiques. Cette intervention par l’Église a contribué, dans certains cas, avec des résultats différents, à garantir des processus de transitions démocratiques paisibles, à travers des consultations et le dialogue inclusifs. Nombre de Chrétiens, dans certaines situations de crise ont contribué à instaurer la paix et la réconciliation.

6- En Afrique, l’Église continue d’être la voix des sans voix, dénonçant la corruption, tout en étant un observateur politique indépendant des élections et de jouer le rôle de conseil des parties lésées en cas de litiges. Bref, l’Église est demeurée très attentive à tout ce qui affecte la vie politique, économique et sociale au quotidien des peuples de notre Continent.

7- L’Église est consciente du rôle clé que des élections crédibles peuvent jouer dans la tâche de construction de la nation. Lorsque viennent à manquer les conditions d’une transition démocratique, on assiste à une succession de gouvernements répressifs.

II- La Raison d’être du Message du SCEAM

8- Ce message de solidarité est la contribution de l’Église à la promotion de la bonne gouvernance et des transitions démocratiques en Afrique. Bien que l’Église n’ait pas un rôle direct à jouer dans la sphère politique, elle se voit comme la dépositaire des valeurs bibliques de justice, de liberté, et de respect fondamental pour la dignité humaine. Ce sont des valeurs essentielles dans la création d’un ordre social juste.

III- La Situation des Elections et du Bien Commun

9- A la lumière de la Parole de Dieu, le SCEAM est préoccupé par la situation actuelle en Afrique, surtout s’agissant des questions de bonne gouvernance, de bien commun et du processus démocratique.

10- Au cours de la dernière décennie, le Symposium des Conférences Episcopales d’Afrique et de Madagascar (SCEAM), qui est la voix de l’Église en Afrique, a pris note de la situation politique à travers les nombreuses élections qui sont organisées en Afrique, à la fois aux niveaux présidentiel et parlementaire. Pendant que la stabilité ou tout au moins un changement constructif est en train d’être constaté dans certains pays, il reste encore beaucoup à faire pour renforcer la crédibilité de certaines de ces élections et des processus qui les régulent en vue de promouvoir la paix et la stabilité sur le continent. De façon regrettable, de nombreuses élections dégénèrent en de violents conflits, avant, pendant et peu après qu’elles aient été tenues. En outre, les disputes électorales non résolues ont semé les graines de violences pour les cycles électoraux ultérieurs.

11- A la fin des années 80, c’était clair que la gouvernance démocratique était encore loin d’être pleinement réalisée en Afrique. Dans beaucoup de pays, cela était du à l’absence de coordination et de coopération entre les différents acteurs.

12- Le développement de nos pays est fortement affecté par la corruption. Celle-ci est devenue un cancer dans presque tous les pays africains et affecte les secteurs vitaux comme la santé, l’éducation, et le système judiciaire.

13- Dans son message final, la Deuxième Assemblée Spéciale pour l’Afrique du Synode des Evêques, a noté que l’Afrique est riche en ressources humaines et naturelles mais “beaucoup de nos gens sont toujours abandonnés pour croupir dans la pauvreté et la misère, les guerres et les conflits, les crises et le chaos. Ces situations sont très rarement causes par les catastrophes naturelles. Elles sont largement dues aux décisions et activités humaines par des gens qui n’ont aucun regard pour le bien commun…”[4]

IV- L’Enseignement Social Catholique et la position du SCEAM sur:

  1. La Bonne Gouvernance

14- Un changement de comportement et de mode d’administration et de gestion des ressources peut permettre à l’Afrique de se lever et d’être indépendante selon l’appel fait par les Pères du Deuxième Synode des Evêques pour l’Afrique[5]. La Bonne Gouvernance est une exigence aussi bien technique qu’éthique. Elle exige un changement de comportement, d’attitude et de mentalité. Elle demande une véritable conversion vers le souci du Bien Commun.

B. Le Bien Commun

15- Le Bien Commun est défini par le Pape Jean XXIII comme étant “la totalité des conditions sociales qui contribuent et encouragent dans les êtres humains le développement intégral de la personne.”[6]

16- Pour l’Eglise, le principe du Bien Commun exige que toutes les structures sociales, politiques, économiques et culturelles, les systèmes et les processus soient accessibles à tous. L’option pour les pauvres est inspirée par la vision du Jubilé établie dans le Livre de Lévitique à travers les proclamations des prophètes Hébreux et l’identification faite par Jésus de sa vocation qui est "d’apporter la Bonne Nouvelle aux pauvres… et de proclamer l’année du Jubilé de Dieu" (Luc 4:16-19).

17- Le principe du bien commun nous invite tous à adhérer à la notion de “biens communs” ou de services universelles qu’aucun pays ne peut produire seul, tels que l’environnement, la santé, la connaissance, l’information, la paix et la sécurité. Il nous rappelle, dans une mesure, le principe de la destination universelle des biens, selon l’Enseignement Social de l’Eglise: “Dieu a destiné la Terre et tout ce qu’elle contient à l’usage de tous les hommes et tout le monde, de telle sorte que les biens de la création circulent de façon équitable dans les mains de tous, selon la règle de justice qui est inséparable de la charité."[7] Il montre que la Terre est un don de Dieu à toute l’humanité pour y vivre de façon équitable.

V-Le Plaidoyer du SCEAM pour:

A. Des élections crédibles, transparentes et apaisées

18- L’Église est consciente du rôle clé que les élections crédibles peuvent jouer dans la tâche de construction de la nation. Lorsqu’une opportunité qui peut engendrer une transition démocratique réelle n’est pas saisie, nous avons seulement des gouvernements répressifs qui se substituent l’un à l’autre. Ainsi, nous voyons donc notre rôle, en tant qu’Eglise, comme étant celui de la facilitation du dialogue, la participation de tous au processus démocratique, et de la réconciliation lorsque des disputes font surface.

19- La transition démocratique est le processus politique qui permet à un Etat d’aller vers un nouvel ordre politique, qui est légitimement fondé sur un processus électoral juste et libre et le respect des principes démocratiques.

B. Le Bien Commun

20- C’est dans ce sens que le SCEAM lance un appel aux leaders africains pour développer une vision mobilisatrice de l’Afrique, guidée par la quête du bien commun, jalouse de sa souveraineté et résolument tournée vers son unité.

C. La Bonne Gouvernance

21- Le SCEAM par conséquent encourage les leaders africains et le public en général à maintenir l’intégrité morale, l’honnêteté et la sincérité dans toutes leurs transactions. L’honnêteté est considérée comme une valeur importante de par la Bible, et la déception est prohibée. "Dites la vérité chacun à son prochain; jugez vous les uns les autres selon la vérité et en vue de la paix; que nul en son cœur ne pense le mal contre son prochain, et n’aimez pas le faux serment, car ce sont là toutes choses que je hais, dit l’Éternel.” (Zach 8:16-17).

22- Le SCEAM en appelle de toute urgence les leaders africains à rendre prioritaire l’éradication de la pauvreté en faisant usage des revenus des ressources naturelles du continent, de la terre et des forêts pour le développement de leur pays au bénéfice de la nation toute entière et de tous ses citoyens. Nous les exhortons à ne pas saper la lutte contre la corruption qui est un cancer détruisant plusieurs nations.

C. L’Unité

23- "Une seule main ne peut emballer un colis", dit un proverbe africain. Aujourd’hui, il est impératif pour le continent africain de consolider son unité. A cet égard, nous devons reconnaitre et encourager les efforts de l’Union Africaine qui est le résultat de la volonté des Chefs d’État de mettre en place un processus d’intégration politique pour garantir la croissance économique du continent et œuvrer pour la promotion de la démocratie et des droits de l’homme.

D. Une attention particulière à la personne humaine et la participation démocratique

24- Le SCEAM invite toutes les populations africaines à porter un nouveau regard sur l’étranger qui demeure un frère ou une sœur au-delà des frontières étatiques, politiques, tribales ou religieuses. Chaque citoyen est appelé à participer aux consultations qui affectent sa propre société. La pratique démocratique doit prévaloir à tout moment et les citoyens doivent s’assurer qu’elle ne soit compromise de quelle que manière que ce soit.

25- Il est grand temps que l’Afrique puisse faire l’effort d’inventer des modèles de gouvernement qui répondent réellement à nos besoins et correspondent à nos contextes. Le point de départ doit être avant tout le retour à la signification originale de la démocratie, c’est-à-dire, une forme de gouvernement dont le peuple est souverain.

E. La Fidélité à nos Engagements

26- Nos leaders politiques au sein des gouvernements doivent user de tous les moyens légaux et institutionnels pour veiller à la mise en œuvre et de façon pleine des Traités et des Conventions Régionaux et/ou internationaux qu’ils ont ratifiés et acceptés avec d’autres Etats membres telle que la Charte Africaine sur la Démocratie, les Elections et la Bonne Gouvernance.

27- Un changement dans le comportement et le mode d’administration et de gestion des ressources peut permettre à l’Afrique de se relever et d’être indépendante comme l’ont souhaité les Pères du Deuxième Synode des Evêques pour l’Afrique. La Bonne Gouvernance est une exigence aussi bien technique qu’éthique. Elle requiert un changement de comportements, d’attitudes et de mentalité. Elle demande une véritable conversion au Bien Commun.

Conclusion

28- L’Eglise s’engage à intensifier le ministère pastoral pour les acteurs sociopolitiques à travers des programmes de formation spirituelle et de renforcement d’éthique, des aumôneries spécialisées pour les institutions publiques, des groupes de réflexions et les bureaux catholiques de liaison avec les différentes entités administratives et politiques aux niveaux local, national, régional et continental.

29- L’Eglise s’engage à renforcer les capacités de ces citoyens, pour leur permettre de faire le suivi des processus de prise de décision et de changement, en particulier au cours des élections et des transitions démocratiques. Dans cette perspective, le SCEAM fait recours à vos bons offices pour soutenir la finalisation du Mémorandum d’Entente entre la Commission de l’Union Africaine et le SCEAM.

30- Nous espérons que lorsque cela sera fait, elle donnera à l’UA et au SCEAM l’opportunité d’apporter pleinement notre contribution dans plusieurs domaines pour le développement intégral de notre cher Continent. Que le Seigneur Dieu vous accorde tout ce dont vous avez besoin pour diriger l’Union Africaine.

“Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre parmi les hommes qu’Il aime!”(Luc 2: 14)

Au nom de

Polycarp Cardinal PENGO

Archevêque de Dar es Salaam et Président du SCEAM

Mgr. Nicodème Anani BARRIGAH-BENISSAN, Evêque d’Atakpamé, Président de la Commission Episcopale Nationale Justice et Paix Togo



[1] Exhortation Apostolique Post-Synodale: Ecclesia in Africa, No. 107

[2] Documents du Vatican II, La Constitution Pastorale de l’Église dans le Monde Moderne (Gaudium et Spes)

[3]. Ecclesia in Africa, No. 74

[4] Deuxième Assemblée Spéciale pour l’Afrique du Synode des Evêques, Message Final, no. 5.

[5] Deuxième Assemblée Spéciale pour l’Afrique du Synode des Evêques, Message Final, No. 43

[6] Jean XXIII, Mater and Magistra (15 Mai 1961), No 65

[7] Concile Œcuménique Vatican II, Const. past. Gaudium and spes, 69: AAS 58 (1966) 1090.

Orientations pastorales de l’URCAO

Publié le 21/05/2012 à 14:21 par eudistes-afrique Tags : vie monde amour dieu jeux femmes soi lecture

Orientations pastorales de l’URCAO

pour le mandat 2012-2015

__________________

« Les défis des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication et leur impact sur la Vie religieuse aujourd’hui», tel était le thème du Forum et de la 8ème Assemblée Générale statutaire de l’URCAO tenus à Ouagadougou du 15 au 17 pour le Forum et du 18 au 20 Mars 2012 pour l’Assemblée Générale. A l’issue des travaux, les Supérieur(e)s Majeur(e)s ont retenu pour le mandat 2012-2015 de l’URCAO les orientations ci-après :

1.Avec les participants du Forum, nous reconnaissons dans les Nouvelles Technologies d’Information et de Communication un outil précieux du monde d’aujourd’hui. Nous voulons les aborder sans peur ni diabolisation, mais comme un moyen en vue d’une fin. Telles qu’elles fonctionnent actuellement, elles sont un outil ambivalent, appelant le discernement et vigilance afin de pouvoir servir pour le bien. Les recommandations qui suivent veulent aider à ce discernement.

2.Nous constatons un certain nombre de dérives dommageables fréquentes dans nos Communautés religieuses, sur lesquelles nous voulons attirer l’attention. Ce sont principalement :

* Avec le Téléphone portable, l’évasion à l’extérieur de la communauté, le manque de respect de la communauté et à son recueillement quand il sonne de façon intempestive à la chapelle, ou rompt brutalement une conversation à table, le manque à notre vœu de pauvreté quand il entraîne des dépenses excessives, la dispersion, la perte de temps, etc.

* Avec la Télévision, du temps perdu devant des émissions de variétés ou des feuilletons, au détriment d’émissions de nouvelles du pays et du monde, des conflits pour le choix des programmes, etc.

* Avec l’Internet, le risque pour certains d’y passer un temps exagéré, l’isolement de la communauté, la consultation de sites pornographiques qui ne nous aide pas à vivre notre chasteté, la tentation du « copier-coller » pour se dispenser d’une réflexion personnelle, l’addiction aux jeux, devenus parfois comme une drogue dont on ne peut se passer, le manque d’attrait pour la lecture et la réflexion personnelle, la fuite de la communauté, etc.

** Remarquons bien qu’en tout cela, ce qui est fondamentalement en jeu, ce n’est pas le portable la télévision ou l’internet, mais le cœur de celui ou celle qui les utilise.

3.Devant les dérives constatées ci-dessus, de façon non exhaustive, nous sentons l’impérieuse nécessité d’un discernement, à la fois personnel et communautaire, pour savoir nous servir des ces outils sans nous laisser asservir. Nous recommandons à tous et à toutes, aussi bien les aînés formés que les jeunes en formation :

* un discernement personnel, dans l’accompagnement personnel ou dans le dialogue avec les Responsables, pour examiner sa manière de gérer ces outils ; cela aidera chacun et chacune à voir ce qui lui est bon, ce qui lui est nuisible, et de progresser vers une plus grande liberté.

* un discernement communautaire, au cours des réunions de communauté, de sessions ou rencontres consacrées à l’usage des moyens de communication. L’échange sur les Médias doit entrer dans le projet communautaire, car ils concernent bien la pratique de nos trois Vœux de pauvreté, de chasteté et d’obéissance. Ces échanges seront un lieu pour dépasser d’éventuels conflits entre générations. Ils permettront de chercher et de trouver ensemble quelques règles minimales pour préserver le recueillement et le respect des autres dans la communauté.

4.Nous recommandons à chaque communauté de réfléchir sur la manière dont elle veut vivre sa consécration à Dieu, et les règles qu’elle veut se donner dans l’usage des moyens de communication pour vivre pleinement son engagement et préserver son recueillement. Ainsi, certaines communautés se sont fixé une limite commune :

* Pour préserver la prière et l’attention aux autres, il est demandé de ne pas apporter son téléphone portable à la chapelle ni au repas, ni aux réunions de communauté. A chaque communauté de se parler sur ce qu’il convient de faire. Une information mutuelle, voir une concertation, sur les pratiques entre différents Instituts ou maisons de formation peut être utile pour éviter de trop grandes disparité et aider chacun à réfléchir.

5.Nous invitons chacun et chacune au contrôle de soi, à l’ascèse et à une discipline personnelle dans l’usage des moyens de communication. « Toute communication n’est pas indispensable », a-t-on dit au Forum. Certaines peuvent attendre. Pour ceux et celles qui veulent montrer au Seigneur leur amour par le jeûne, qu’ils n’oublient pas le jeûne téléphonique et informatique…

6.Nous invitons les Responsables des Instituts à organiser des modules de formation de la manière qui semblera la plus appropriée, à différents niveaux : celui des formateurs et formatrices, celui des jeunes en formation. Apprendre à mieux connaître ces outils de communication, en particulier l’Internet, avec ses immenses ressources, tout en ayant l’esprit critique pour ne pas tout « gober » sans discernement, être averti des différents risques possibles, des pièges et tromperies ou escroqueries de toutes sortes qu’on peut y rencontrer… Le livret sur le Forum peut déjà constituer une aide utile pour la réflexion et l’échange.

7.Les nouveaux moyens de communication s’offrent à nous comme un extraordinaire moyen pour annoncer Jésus-Christ aux Hommes d’aujourd’hui. Apprenons le langage de cette nouvelle culture pour devenir des experts en communication, à l’exemple du Christ, le Parfait « Communicateur ».

8. Dans le monde de ce flux d’informations, d’images qui nous submergent, un point nous a semblé essentiel aujourd’hui dans notre vie de Religieux consacrés à Dieu : c’est notre vie intérieure, notre enracinement en Dieu.Dans un monde où la tentation est grande de vivre dans le divertissement, la fuite de soi et de Dieu, la dispersion dans la consommation, la vanité, nous voulons témoigner d’une vie d’intériorité, de recueillement centré sur l’essentiel : le service de Dieu et l’amour des autres. Le Religieux qui vit cela peut aborder les moyens de communication avec liberté et efficacité, en vue d’une finalité apostolique. Ne nous conformons pas à la vanité du monde ambiant, alors que tant d’hommes et de femmes aujourd’hui attendent de nous d’être des témoins de l’Invisible, qu’ils cherchent à tâtons. Le Pape lui-même nous invite au silence pour vivre de l’Essentiel.

Les Supérieur(e)s Majeur(e)s

en Assemblée Générale

Message des Supérieur(e)s Majeur(e)s

Publié le 21/05/2012 à 14:16 par eudistes-afrique Tags : vie monde roman heureux dieu message

Message des Supérieur(e)s Majeur(e)s aux Consacrés de l’Afrique de l’Ouest Francophone à l’issue de la 8ème Assemblée Générale de l’URCAO tenue

à Ouagadougou, du 18 au 20 Mars 2012


Chers Frères et Sœurs,

Réunis en Assemblée GénéraleStatutaire,du 18 au 20 mars 2012, au Centre National Cardinal Paul ZOUNGRANA, à Ouagadougou (Burkina Faso), après avoir vécu le Forum de la Vie Consacrée du 15 au 17 mars, sur le thème : « les Défis des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication et leur Impact sur la Vie religieuse aujourd’hui»,nous, les Supérieur(e)s Majeur(e)s des Conférences des 7 pays membres de l’URCAO, vous adressons cette lettre pour vous saluer et vous faire part desorientations issues de nos travaux.

Lors de l’Assemblée Générale d’Abidjan qui avait insisté sur la formation à la liberté et à la responsabilité, les Supérieur(e)s Majeur(e)s avaient constaté que les Technologies de l’information et de la Communication (TIC) font désormais partie de notre environnement religieux. Or, s’ils sont un excellent moyen de communicationet de rapprochement entre les Hommes, ils ne seraient pas moins dangereux si leur utilisation n’est pas soumise à un discernement éclairé. Aussi avons-nous jugé utile d’en faire le thème de cette Assemblée qui s’achève et dont nous sommes heureux de partager avec vous les résolutions et les recommandations.

1) Les bienfaits des TIC

Les nouveaux moyens peuvent être considérés comme « un don de Dieu » à l’humanité. Ils assurent une communication de l’information, dynamisent la parole, l’écrit et l’image et les portent au loin en un instant. Cela multiplie d’une façon extraordinaire notre capacité d’agir ensemble. Ils assurent une communion des cœurs et peuvent construire puissamment l’unité entre les Hommes, l’unité entre les communautés et renforcer notre solidarité avec l’humanité entière par les nouvelles du monde entendues et portées dans la prière. Ces moyens peuvent par conséquent être des instruments très importants pour l’évangélisation.

2) Les dérives

Cependant nous devons reconnaître que ce don est subordonné à des personnes qui parlent et décident. Et ces décisions ne sont pas toujours en faveur du bien et du bien-être de leurs utilisateurs et de leur entourage. Avec les TIC, surtout l’Internet, le Téléphone mobile et la Télévision, on assiste de plus en plus, surtout dans la Vie consacrée à :

* La perte de notre identité de Consacrée (dépenses énormes, fréquentation de sites pornographiques,manque de transparence, relativisme dans le comportement, dépendance excessive,…)

*La vie communautaire est bousculée voire déstabilisée (individualisme, fuite de la Communauté, éparpillement, manque de discrétion, divertissement malsain….)

*La vie de prière en prend un coup (manque de concentration pour vivre une vie intérieure profonde, fuite de nous-mêmes,….)

*Les conversations interminables nuisent à l’engagement apostolique (….)

3)LesRecommandations

Devant cette arme à double tranchant, l’Assemblée invite à une utilisation éclairée par un discernement personnel et communautaire adéquat, une formation adaptée et une prise de conscience de plus en plus aigue de notre identité de personnes consacrées ayant choisi de vivre l’Evangile dans sa radicalité. Aussi devons-nous :

* Former d’abord par l’exemple car les jeunes suivent plus facilement les modèles que les maîtres (cf. EV.)

* Bien outiller les Formateurset Formatricespour qu’ils aient un esprit critique dans l’utilisation des TIC  et soient en mesure d’aider les autres à faire un discernement,

*Accentuer la formation à la responsabilité, à une mystique de la Vie religieuse,

* Former à la vérité et à la liberté intérieure face à ces moyens,

* Articuler dans la formation l’univers des TIC, dans lequel le monde des jeunes baigne déjà, et les fondamentaux de la Vie Consacrée,

* Introduire dans la formation des modules qui permettent d’avoir les informations qui mettent en évidence, de façon claire et sans équivoque, les bienfaits et les dangers des TIC,

*Veiller à ce que les personnes soient partie prenante  de la formation,

* Prendre en compte les TIC dans le projet communautaire,

* Echanger et prendre des résolutions communautaires évaluables périodiquement,

* Déterminer des lieux et des moments d’utilisation de ces moyens et s’y tenir,

* Respecter les lieux d’intimité et de communion fraternelle,

* Veiller à ce que les TIC soient utilisées pour réaliser la mission de la Vie Consacrée,

*Apprendre à gérer sesrelations (rapport à l’argent),

* Sensibiliser  les ainés aux Technologies de l’Information et de la Communication,

* Renforcer et consolider la qualité des relations communautaires et la vie fraternelle pour aider les membres à vivre avec ceux (celles) que le Seigneur leur donne.

Les Supérieur(e)s Majeur(e)s présents à ces Assises remercient chaque Conférence et chaque Institut pour l’effort qui a été fait et qui se fera pour relever les défis que nous lancent les TIC.

Fait à Ouagadougou le 20 mars 2012

Les Supérieur(e)s Majeur(e)s de l’URCAO

MESSAGE DE SA SAINTETÉ BENOÎT XVI POUR LE CARÊME 2012

Publié le 16/02/2012 à 13:45 par eudistes-afrique Tags : amour homme moi enfants dieu texte douceur vie monde message soi société oiseaux voyage
MESSAGE DE SA SAINTETÉ BENOÎT XVI POUR LE CARÊME 2012

BENOIT XVI AU BENIN

MESSAGE

DE SA SAINTETÉ BENOÎT XVI

POUR LE CARÊME 2012

«Faisons attention les uns aux autres

pour nous stimuler dans la charité et les œuvres bonnes»

(He 10, 24)

Frères et sœurs,

Le Carême nous offre encore une fois l’opportunité de réfléchir sur ce qui est au cœur de la vie chrétienne : la charité. En effet, c’est un temps favorable pour renouveler, à l’aide de la Parole de Dieu et des Sacrements, notre itinéraire de foi, aussi bien personnel que communautaire. C’est un cheminement marqué par la prière et le partage, par le silence et le jeûne, dans l’attente de vivre la joie pascale.

Cette année, je désire proposer quelques réflexions à la lumière d’un bref texte biblique tiré de la Lettre aux Hébreux : « Faisons attention les uns aux autres pour nous stimuler dans la charité et les œuvres bonnes » (10, 24). Cette phrase fait partie d’une péricope dans laquelle l’écrivain sacré exhorte à faire confiance à Jésus Christ comme Grand prêtre qui nous a obtenu le pardon et l’accès à Dieu. Le fruit de notre accueil du Christ est une vie selon les trois vertus théologales : il s’agit de nous approcher du Seigneur « avec un cœur sincère et dans la plénitude de la foi » (v. 22), de garder indéfectible « la confession de l’espérance » (v. 23) en faisant constamment attention à exercer avec nos frères « la charité et les œuvres bonnes » (v. 24). Pour étayer cette conduite évangélique – est-il également affirmé -, il est important de participer aux rencontres liturgiques et de prière de la communauté, en tenant compte du but eschatologique : la pleine communion en Dieu (v. 25). Je m’arrête sur le verset 24 qui, en quelques mots, offre un enseignement précieux et toujours actuel sur trois aspects de la vie chrétienne: l’attention à l’autre, la réciprocité et la sainteté personnelle.

1. « Faisons attention » : la responsabilité envers le frère.

Le premier élément est l’invitation à « faire attention » : le verbe grec utilisé est katanoein, qui signifie bien observer, être attentifs, regarder en étant conscient, se rendre compte d’une réalité. Nous le trouvons dans l’Évangile, lorsque Jésus invite les disciples à « observer » les oiseaux du ciel qui, bien qu’ils ne s’inquiètent pas, sont l’objet de l’empressement et de l’attention de la Providence divine (cf. Lc 12, 24), et à « se rendre compte » de la poutre qui se trouve dans leur œil avant de regarder la paille dans l’œil de leur frère (cf. Lc 6, 41). Nous trouvons aussi cet élément dans un autre passage de la même Lettre aux Hébreux, comme invitation à « prêter attention à Jésus » (3, 1), l’apôtre et le grand prêtre de notre foi. Ensuite, le verbe qui ouvre notre exhortation invite à fixer le regard sur l’autre, tout d’abord sur Jésus, et à être attentifs les uns envers les autres, à ne pas se montrer étrangers, indifférents au destin des frères. Souvent, au contraire, l’attitude inverse prédomine : l’indifférence, le désintérêt qui naissent de l’égoïsme dissimulé derrière une apparence de respect pour la « sphère privée ». Aujourd’hui aussi, la voix du Seigneur résonne avec force, appelant chacun de nous à prendre soin de l’autre. Aujourd’hui aussi, Dieu nous demande d’être les « gardiens » de nos frères (cf. Gn 4, 9), d’instaurer des relations caractérisées par un empressement réciproque, par une attention au bien de l’autre et à tout son bien. Le grand commandement de l’amour du prochain exige et sollicite d’être conscients d’avoir une responsabilité envers celui qui, comme moi, est une créature et un enfant de Dieu : le fait d’être frères en humanité et, dans bien des cas, aussi dans la foi, doit nous amener à voir dans l’autre un véritable alter ego, aimé infiniment par le Seigneur. Si nous cultivons ce regard de fraternité, la solidarité, la justice ainsi que la miséricorde et la compassion jailliront naturellement de notre cœur. Le Serviteur de Dieu Paul VI affirmait qu’aujourd’hui le monde souffre surtout d’un manque de fraternité : « Le monde est malade. Son mal réside moins dans la stérilisation des ressources ou dans leur accaparement par quelques-uns, que dans le manque de fraternité entre les hommes et entre les peuples » (Lett. enc.Populorum progressio [26 mars 1967], n. 66).

L’attention à l’autre comporte que l’on désire pour lui ou pour elle le bien, sous tous ses aspects : physique, moral et spirituel. La culture contemporaine semble avoir perdu le sens du bien et du mal, tandis qu’il est nécessaire de répéter avec force que le bien existe et triomphe, parce que Dieu est « le bon, le bienfaisant » (Ps 119, 68). Le bien est ce qui suscite, protège et promeut la vie, la fraternité et la communion. La responsabilité envers le prochain signifie alors vouloir et faire le bien de l’autre, désirant qu’il s’ouvre lui aussi à la logique du bien ; s’intéresser au frère veut dire ouvrir les yeux sur ses nécessités. L’Écriture Sainte met en garde contre le danger d’avoir le cœur endurci par une sorte d’« anesthésie spirituelle » qui rend aveugles aux souffrances des autres. L’évangéliste Luc rapporte deux paraboles de Jésus dans lesquelles sont indiqués deux exemples de cette situation qui peut se créer dans le cœur de l’homme. Dans celle du bon Samaritain, le prêtre et le lévite « passent outre », avec indifférence, devant l’homme dépouillé et roué de coups par les brigands (cf. Lc 10, 30-32), et dans la parabole du mauvais riche, cet homme repu de biens ne s’aperçoit pas de la condition du pauvre Lazare qui meurt de faim devant sa porte (cf. Lc 16, 19). Dans les deux cas, nous avons à faire au contraire du « prêter attention », du regarder avec amour et compassion. Qu’est-ce qui empêche ce regard humain et affectueux envers le frère ? Ce sont souvent la richesse matérielle et la satiété, mais c’est aussi le fait de faire passer avant tout nos intérêts et nos préoccupations personnels. Jamais, nous ne devons nous montrer incapables de « faire preuve de miséricorde » à l’égard de celui qui souffre ; jamais notre cœur ne doit être pris par nos propres intérêts et par nos problèmes au point d’être sourds au cri du pauvre. À l’inverse, c’est l’humilité de cœur et l’expérience personnelle de la souffrance qui peuvent se révéler source d’un éveil intérieur à la compassion et à l’empathie : « Le juste connaît la cause des faibles, le méchant n’a pas l’intelligence de la connaître » (Pr 29, 7). Nous comprenons ainsi la béatitude de « ceux qui sont affligés » (Mt 5, 4), c’est-à-dire de ceux qui sont en mesure de sortir d’eux-mêmes pour se laisser apitoyer par la souffrance des autres. Rencontrer l’autre et ouvrir son cœur à ce dont il a besoin sont une occasion de salut et de béatitude.

« Prêter attention » au frère comporte aussi la sollicitude pour son bien spirituel. Je désire rappeler ici un aspect de la vie chrétienne qui me semble être tombé en désuétude : la correction fraternelle en vue du salut éternel. En général, aujourd’hui, on est très sensible au thème des soins et de la charité à prodiguer pour le bien physique et matériel des autres, mais on ne parle pour ainsi dire pas de notre responsabilité spirituelle envers les frères. Il n’en est pas ainsi dans l’Église des premiers temps, ni dans les communautés vraiment mûres dans leur foi, où on se soucie non seulement de la santé corporelle du frère, mais aussi de celle de son âme en vue de son destin ultime. Dans l’Écriture Sainte, nous lisons : « Reprends le sage, il t'aimera. Donne au sage : il deviendra plus sage encore ; instruis le juste, il accroîtra son acquis » (Pr 9, 8s). Le Christ lui-même nous commande de reprendre le frère qui commet un péché (cf. Mt 18, 15). Le verbe utilisé pour définir la correction fraternelle – elenchein – est le même que celui qui indique la mission prophétique de la dénonciation propre aux chrétiens envers une génération qui s’adonne au mal (cf. Ep 5, 11). La tradition de l’Église a compté parmi les œuvres de miséricorde spirituelle celle d’« admonester les pécheurs ». Il est important de récupérer cette dimension de la charité chrétienne. Il ne faut pas se taire face au mal. Je pense ici à l’attitude de ces chrétiens qui, par respect humain ou par simple commodité, s’adaptent à la mentalité commune au lieu de mettre en garde leurs frères contre des manières de penser et d’agir qui sont contraires à la vérité, et ne suivent pas le chemin du bien. Toutefois le reproche chrétien n’est jamais fait dans un esprit de condamnation ou de récrimination. Il est toujours animée par l’amour et par la miséricorde et il naît de la véritable sollicitude pour le bien du frère. L’apôtre Paul affirme : « Dans le cas où quelqu’un serait pris en faute, vous les spirituels, rétablissez-le en esprit de douceur, te surveillant toi-même, car tu pourrais bien, toi aussi être tenté » (Ga 6, 1). Dans notre monde imprégné d’individualisme, il est nécessaire de redécouvrir l’importance de la correction fraternelle, pour marcher ensemble vers la sainteté. Même « le juste tombe sept fois » (Pr 24, 16) dit l’Écriture, et nous sommes tous faibles et imparfaits (cf.1 Jn 1, 8). Il est donc très utile d’aider et de se laisser aider à jeter un regard vrai sur soi-même pour améliorer sa propre vie et marcher avec plus de rectitude sur la voie du Seigneur. Nous avons toujours besoin d’un regard qui aime et corrige, qui connaît et reconnaît, qui discerne et pardonne (cf. Lc 22, 61), comme Dieu l’a fait et le fait avec chacun de nous.

2. « Les uns aux autres » : le don de la réciprocité.

Cette « garde » des autres contraste avec une mentalité qui, réduisant la vie à sa seule dimension terrestre, ne la considère pas dans une perspective eschatologique et accepte n’importe quel choix moral au nom de la liberté individuelle. Une société comme la société actuelle peut devenir sourde aux souffrances physiques comme aux exigences spirituelles et morales de la vie. Il ne doit pas en être ainsi dans la communauté chrétienne! L’apôtre Paul invite à chercher ce qui « favorise la paix et l'édification mutuelle » (Rm 14, 19), en plaisant « à son prochain pour le bien, en vue d'édifier » (Ibid.15, 2), ne recherchant pas son propre intérêt, « mais celui du plus grand nombre, afin qu'ils soient sauvés » (1 Co 10, 33). Cette correction réciproque et cette exhortation, dans un esprit d’humilité et de charité, doivent faire partie de la vie de la communauté chrétienne.

Les disciples du Seigneur, unis au Christ par l’Eucharistie, vivent dans une communion qui les lie les uns aux autres comme membres d’un seul corps. Cela veut dire que l’autre m’est uni de manière particulière, sa vie, son salut, concernent ma vie et mon salut. Nous abordons ici un élément très profond de la communion : notre existence est liée à celle des autres, dans le bien comme dans le mal ; le péché comme les œuvres d’amour ont aussi une dimension sociale. Dans l’Église, corps mystique du Christ, cette réciprocité se vérifie : la communauté ne cesse de faire pénitence et d’invoquer le pardon des péchés de ses enfants, mais elle se réjouit aussi constamment et exulte pour les témoignages de vertu et de charité qui adviennent en son sein. « Que les membres se témoignent une mutuelle sollicitude » (cf.1 Co 12, 25), affirme saint Paul, afin qu’ils soient un même corps. La charité envers les frères, dont l’aumône – une pratique caractéristique du carême avec la prière et le jeûne – est une expression, s’enracine dans cette appartenance commune. En se souciant concrètement des plus pauvres, le chrétien peut exprimer sa participation à l’unique corps qu’est l’Église. Faire attention aux autres dans la réciprocité c’est aussi reconnaître le bien que le Seigneur accomplit en eux et le remercier avec eux des prodiges de grâce que le Dieu bon et tout-puissant continue de réaliser dans ses enfants. Quand un chrétien perçoit dans l’autre l’action du Saint Esprit, il ne peut que s’en réjouir et rendre gloire au Père céleste (cf. Mt 5, 16).

3. « pour nous stimuler dans la charité et les œuvres bonnes » : marcher ensemble dans la sainteté.

Cette expression de la Lettre aux Hébreux (10, 24), nous pousse à considérer l’appel universel à la sainteté, le cheminement constant dans la vie spirituelle à aspirer aux charismes les plus grands et à une charité toujours plus élevée et plus féconde (cf.1 Co 12, 31-13, 13). L’attention réciproque a pour but de nous encourager mutuellement à un amour effectif toujours plus grand, « comme la lumière de l'aube, dont l'éclat grandit jusqu'au plein jour » (Pr 4, 18), dans l’attente de vivre le jour sans fin en Dieu. Le temps qui nous est accordé durant notre vie est précieux pour découvrir et accomplir les œuvres de bien, dans l’amour de Dieu. De cette manière, l’Église elle-même grandit et se développe pour parvenir à la pleine maturité du Christ (cf. Ep 4, 13). C’est dans cette perspective dynamique de croissance que se situe notre exhortation à nous stimuler réciproquement pour parvenir à la plénitude de l’amour et des œuvres bonnes.

Malheureusement, la tentation de la tiédeur, de l’asphyxie de l’Esprit, du refus d’« exploiter les talents » qui nous sont donnés pour notre bien et celui des autres (cf. Mt 25, 25s) demeure. Nous avons tous reçu des richesses spirituelles ou matérielles utiles à l’accomplissement du plan divin, pour le bien de l’Église et pour notre salut personnel (cf. Lc 12, 21b ; 1 Tm 6, 18). Les maîtres spirituels rappellent que dans la vie de la foi celui qui n’avance pas recule. Chers frères et sœurs, accueillons l’invitation toujours actuelle à tendre au « haut degré de la vie chrétienne » (Jean-Paul II, Lett. ap. Novo millennio ineunte [6 janvier 2001], n.31). En reconnaissant et en proclamant la béatitude et la sainteté de quelques chrétiens exemplaires, la sagesse de l’Église a aussi pour but de susciter le désir d’en imiter les vertus. Saint Paul exhorte : « rivalisez d’estime réciproque » (Rm 12, 10).

Face à un monde qui exige des chrétiens un témoignage renouvelé d’amour et de fidélité au Seigneur, tous sentent l’urgence de tout faire pour rivaliser dans la charité, dans le service et dans les œuvres bonnes (cf. He 6, 10). Ce rappel est particulièrement fort durant le saint temps de préparation à Pâques. Vous souhaitant un saint et fécond Carême, je vous confie à l’intercession de la Bienheureuse Vierge Marie et, de grand cœur, j’accorde à tous la Bénédiction apostolique.

Du Vatican, le 3 novembre 2011.

BENEDICTUS PP. XVI